Portraits

Un homme est entré

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Un homme est entré avec ses rides. C’est la première chose que l’on voit, des rides immenses qui sillonnent de part et d’autre son visage. Alors qu’il pousse la porte d’entrée, un halo de lumière illumine son visage. Il a dû être bel homme, dans sa jeunesse ; il a une gueule. Il a désormais les cheveux gris et doit avoisiner les 70 ans. Mais il a encore quelque chose, du charme ? Je n’irais peut-être pas jusque-là mais quelque chose qui attire l’attention.

Il porte des lunettes noires car malgré le fait qu’il ne soit pas 10 heures, il fait incroyablement chaud ce matin, et le soleil tape fort. Cet homme fait penser à un cow-boy d’Arizona, à un Américain. Il ne lui manque que le colt, les bottes et le chapeau pour jouer dans un film de Clint Eastwood ou de John Wayne.

Il est maintenant posé à sa table, un croissant et un café au lait l’attendent devant lui, il croise ses mains l’une sur l’autre, son regard est tombé vers le bas, il a l’air las, il a l’air triste soudainement.

Sans ses lunettes noires et sans ce halo de lumière, je perçois un homme seul, qui regarde inlassablement ver le bas, sans sourire, sans parler à personne. Réfléchit-il ? Pense-t-il à sa journée, ses soucis, sa famille ou l’absence de celle-ci ?

Il commence à manger, et, ouf ! le gérant du café a allumé la télévision. Alors, il lève la tête tout doucement ; enfin, il n’est plus seul avec lui-même, il est pris par les horreurs du monde. Son œil est absorbé, tout son être aussi et son regard se fige sur des images vides de sens.