Faut-il que je devienne cynique
À force de voir des choses iniques ?
Faut-il s’habituer aux coups de trique
Sans faire de mimique ?
Quel est ce monde abscons
Qu’on me demande d’accepter sans conditions ?
Où est ma liberté d’expression
Et ma volonté d’émancipation ?
Les êtres consentent avec une facilité déconcertante
À la mort de l’esprit – toute lente
À cette souffrance qui, moi, me hante
Qui transforme tout rapport en rente.
Comment les autres peuvent-ils
Vivre sur leur île
Sans se préoccuper des propos vils
Que vocifèrent les politiciens habiles ?
Pourquoi ne se rebellent-ils pas
Contre cette bile qui mène au trépas
Ce poison lancinant qui tua
Nos arrière-grand-papas ?
Ô un peu de libre pensée
Pour essayer de discerner
Dans le chaos de l’uniformité
Le chemin qui ne demande qu’à être éclairé !
Un peu de foi et de confiance en l’humanité
En son prochain amenuisé
Qui, admonesté,
N’ose plus prononcer le mot « Égalité ».