Poésie

Ciel du matin

Crédit : Hélène Lefort

Ciel du matin,
Qui surgit du petit rien
Derrière la ligne d’horizon
Tapi en son sein
Le soleil en un point
Infini et long.

Soudain, il paraît
Une ligne oblongue
De la lumière naît
Crevant le lointain

La Sagrada Familia
Alors apparaît
Et ses colonnes
Longent là-bas.

Les nuages grognent
Le vent tonne
Le soleil éclatant
Bientôt s’échappe
Il dérape
Et sombre
Le noir le rattrape
La tristesse le happe.

Vite, il a peur
Se cache et se meurt.
La course engagée
Perdu, il est,
Disparaît son ombre
Qui se transforme
En nombre
Tels de petits éclats
Dans le lointain,
Là-bas.

Tristesse de l’au-delà
La nuit a gagné
La bataille
De l’oubli
Le ciel noirci
Se retire, ébloui,
Effacé le prélat
Signe son trépas.

La mer au loin
Tenaille
Elle cache le vitrail
Et invite à aimer.
Seule, elle n’est plus
Le soleil, ému
L’a rejointe
Et enjointe
De le garder
Jusqu’au lendemain.